Un nouveau pas pourrait être franchi dans la lutte contre la précarité énergétique estivale. Une proposition de loi, portée par plusieurs députés de tous bords, vise en effet à interdire la location des « bouilloires thermiques », ces logements dans lesquels les températures dépassent régulièrement les 28 °C en été. À l’instar des passoires thermiques, ces biens sont désormais jugés invivables en période de forte chaleur.
Mal conçus ou mal isolés, certains appartements et maisons accumulent la chaleur sans possibilité de régulation. Résultat : des pièces à vivre surchauffées, notamment les chambres, pour lesquelles la température peut atteindre 30 °C. Ce qui nuit à la santé et au sommeil. Le texte prévoit donc de classer ces logements comme « indécents » à partir de 2030, ce qui les rendrait impropres à la location. Un décret devra alors fixer les seuils précis et le calendrier d’application.
Le Diagnostic de performance énergétique (DPE) pourrait évoluer pour mieux tenir compte du confort en période chaude. Actuellement, cet indicateur reste sommaire. La proposition de loi souhaite donc le rendre plus précis et surtout visible : son affichage serait obligatoire dans les annonces de vente ou de location. Cette mesure vise à sensibiliser les locataires et les acquéreurs dès la recherche du logement.
Autre levier d’action : rendre plus simple l’installation de volets ou de brise-soleil, en réduisant les contraintes dans les copropriétés et pour les bâtiments classés. La loi propose aussi d’interdire les coupures d’électricité pour impayés tout au long de l’année, afin de garantir un minimum vital d’énergie, y compris en cas de chaleur extrême.
Avec cette initiative, les députés entendent faire de la lutte contre la chaleur un enjeu sanitaire et social aussi important que celui du froid. L’adaptation de l’habitat devient en effet urgente à mesure que le climat se dérègle.